Jean David SabanPeintre Graveur
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Espace Bouquières - Toulouse

Du 2 au 20 Avril 2013

Retours en ville(s)

dans les huiles récentes de Jean David Saban.

Après avoir excellé dans l’art de graver, travaillé l’acrylique avec un talent affirmé qui a su magnifier l’esprit des villes comme le charme de paysages familiers, SABAN se met à l’épreuve de la peinture à l’huile. Et ce cru de Printemps - présenté en ce mois d’avril 2013 à l’espace Bouquières à Toulouse - représente, pour l’artiste, plus qu’une aventure technique... une véritable quête esthétique qui pare nouvellement ses sujets de prédilection ( et majoritairement ses villes) d’une aura sensible, riche de textures et de transparences inédites.
Et nous voilà, pour l’occasion, revisitant bien des lieux emblématiques de Toulouse, surplombant du regard la mosaïque colorée des terrasses de Barcelone, la marqueterie grise des toits parisiens ; rendus, ici et là, aux perspectives évanouies de la Lagune vénitienne, aux rives salines tatouées d’or de l’Etang de Gruissan ; transportés ailleurs, à la faveur d’ocres terriennes, sur les collines du Lauragais, ou dans les alignements de feu automnal des vignes à Faugères.

Car l’huile - par-delà ses inconvénients qui la font délaisser parfois - possède le sensible mérite de donner du temps au temps ; aux qualités de saisissement véloce de l’acrylique, elle substitue par son séchage lent un mûrissement de la facture, une pensivité du coloris, une porosité de l’atmosphère... qui engagent un autre regard sur l’œuvre. Certes il existe, pour nuancer ces oppositions, des effets métissés, obtenus par combinaison de deux techniques, ou le simple recours à des acryliques à séchage ralenti... ce qui est le cas de nombreuses et belles toiles antérieures du peintre.
Pour autant, la couleur acrylique peut apparaitre comme posée au tranchant de la forme, dans un régime parfois trop précisé et contrasté, alors qu’avec l’huile elle s’offre émanée, comme devenue et pour finir rayonnante !

On s’évade alors du cadre de la photo inspiratrice, pour en subvertir les données trop pittoresques, rejoignant dans un certain lâcher-prise, une qualité d’interprétation autrement féconde. Jusqu’à cette autorisation pour l’artiste à animer ses arrière-plans de libres ébauches crayonnées, à s’abandonner même à quelque inachèvement dans les marges !
Et le Réel, si talentueusement observé et détaillé qu’il ai été, d’y gagner alors en « leggerezza », en ascendant poétique, apte à restaurer l’espace figuré de la représentation dans sa part plus éthérée...

Le nouveau Saban serait-il arrivé, à la fois fidèle et en mutation ? Comme ressourcé par ce choix artistique de l’huile, qui ne demande désormais qu’à se développer et parfaire, dans un esprit de recherche des plus mobilisateurs, selon ses propos intimes mêmes.

Claude Barrere, Poète. avril 2013


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